Les femmes sauveront le monde

Par @oleiade

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Il y a toujours cette odeur de naphtaline et de poussière lavée dans les hangars. Qu’on y ai monté des pièces de bagnole, égorgé des porcs ou vendu des femmes : on retrouve toujours les vitres cassées, les flaques d’huile et les fixs usagés.

Avec N. on a lancé notre petit commerce y a une dizaine d’années, quand les gens étaient plus inquiets pour le bug de l’an deux-mille que pour le sort de leurs filles.

Aller dans les pays de l’Est, ramasser des gamines ; pas trop jeune, pas trop vieilles, gaulées comme des gymnastes; les battre consciencieusement, les violer de temps en temps, et leur bourrer les veines de saloperies. Avec le temps elles gueulent moins “connard” que “patron”. Et puis celles dont on ne tirera rien, l’erreur est humaine, on leur colle un pruneau et on les balance dans la flaque à l’arrière pour que les chiens s’amusent.

Le business est simple. Chaque vendredi, le hangar s’arrange en un showroom, ou nos jolis morceaux de viande paradent. On prépare différents univers, différents scénarios, de la chambre exotique, au viol sur un parking.

C’est l’avantage avec les hangars : vides, spacieux, géométriques et malléables. C’est l’avantage avec les femmes enlevées, violées et torturées : dociles, dressées.

Les femmes consciencieusement rangées, un peu battues, les clients entrent par une porte dérobée, et tout est fait pour leur offrir le sentiment que cette femme offerte les attendaient depuis toujours; comme menottée là par la destinée. Les contes pour enfants sont persistants, les princes ont toujours la côte.

Nous avons bâti à l’avance des fantasmes à la hauteur de leurs bourses. Et nous ne craignons rien. Les flics débarquent, tirent un coup dans une ambiance urbaine, un remake de ruelle sombre, et repartent.  Les juges boivent des coups avec les plus jeunes, les mineurs, leurs collent quelques doigts dans le carafon, lèchent leurs doigts gluants et repartent béats. Les ministres attachent nos filles bâillonnées à des croix pour les fouetter et les enculer sans retenus, et repartent détendus.

Nous sommes les bâtisseurs du monde nouveau. L’assurance d’une paix universelle, conquise dans l’assouvissement des élans les plus dégueulasses. Les détenteurs de la gâchette qui libèrera les hommes des tensions qui les amènent à s’entretuer et quelques femmes sorties du ruisseau ne seront jamais un tribut bien lourd à payer pour ce calice ; n’en déplaise aux intellectuels.

Nous sommes des commerçants qui achetons la paix des peuples. Nous sommes des hommes et nous vendons des femmes.

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