Gang de connards

À votre attention, cet article fait suite à celui-ci qui ne racontait, déjà, « rien de très intéressant ». Alors, ne vous attendez pas à mieux. On n’a pas voulu faire plus.

 

Un soir, le gang and I nous emmerdions sec. Sec parce qu’il n’y avait plus rien à boire ; alors que nous étions à nous morfondre au cœur de Lyon, on décida d’aller s’enterrer dans quelque(s) soirée(s) privée(s).

 

On débarque dans notre ville au pas de l’oie, on claque des doigts en rythme, on porte nos sunglasses ; il fait nuit et les règles du gang n’ont pas changé. Lyon est en fête, ça bouge à tous les coins de rue, ça remue dans tous les immeubles, ça danse dans tous les quartiers.

Avec nous, il y a une Colombienne, une de ces Franco-Colombiennes dont on ne sait pas si elles reviennent de grandes vacances ou si elles s’en prennent de petites en métropole. Une de ces Franco-Colombiennes dont on aimerait bien (ap)prendre la langue. Je ne l’avais vue qu’une seule fois (fois durant laquelle nous avions engagé la possibilité d’un voyage commun à base d’ayahuasca, fois qui s’était soldée par un retour au pays pour elle et une crise de jalousie de mon ex-ex-ex-copine), mais elle était toujours aussi belle.

Je lui dis, d’ailleurs, qu’elle est belle. Je lui présente les étoiles (je connais six constellations) qui forment – par la plus belle des coïncidences – une ligne directe vers mon lit. Elle me dévisage ; je lui redis qu’elle est belle. Sincèrement, je n’ai jamais pensé que ça l’exciterait autant.

On avance, on marche vite, peut-être même trop vite puisqu’on se plante de route. On avait fixé notre objectif sur un open air bar au sommet d’un immeuble high standing, mais on tourne en rond. On emprunte des voies sans aucune issue, on revient sur nos pas pour, finalement, arriver lorsque les portes du « mégabar » sont closes. Shit. Une des nos blondes ganguesque s’attaque au videur qui ne veut pas nous laisser rentrer (« C’est bientôt la fin, le bar ne sert même plus » qu’il dit). Elle lui monte dessus et lui marave la gueule. Enfin… mentalement parlant. Elle lui tient la jambe pendant deux plombes, mais le gorille ne bronche pas. Il appelle même un pote à lui pour se foutre de sa gueule. Pendant ce temps-là, l’air de rien, on fait une marelle. Chacun sa technique.

Au bout d’une heure de palabres inutiles, on décide de cueillir notre blonde téméraire pour l’emmener ailleurs (un ailleurs qui ferme plus tard). La colombienne est tellement excitée qu’elle taxe des clopes à tout ce qui bouge, vole les briquets qui lui tombent dans la main et agresse les pélos (genre je parle lyonnais) qui ne veulent pas se laisser faire. Intenable.

Le bar-péniche nous tend ses bras grands ouverts. On est des habitués. On enflamme le dancefloor et nos CBs. On tape des pieds et des bouteilles. On finit comme la plèbe, à fumer sur la terrasse. On fait place nette, on est déjà plus de quinze avec ceux du gang qui nous ont rejoints entre temps et ceux qui nous ont suivis (saleté de Colombienne). On entremet et on aguiche tout autour de nous. On dirait des fauves dans un bal de pompiers. Je repère une nénette (pour rester polie) avec une robe moulante blanche ras-le-con. Je l’aborde en gentleman et lui refait le sermon des étoiles (mais je ne me rappelle que de trois constellations – ce qui en soi n’est pas grave, puisqu’elles indiquent quand même la direction de mon lit). La fille rigole, mais bizarrement. Je ne me souviens plus trop de la suite, mis à part que le gang est venu me tirer de ses griffes féminines d’une manière que je ne partagerai pas sur ce blog.

De cette fin de soirée, je me souviens d’un violent coup de dégrisement, lorsque la colombienne (qui devait être au comble de son excitation) a sauté sur la nénette en robe blanche pour lui pourrir la gueule – et pas mentalement cette fois-ci – pour une histoire de juif ou de nazi, ou des deux. On a bien réussi à sauver la nénette, mais pas le mec d’à côté qui les a eues soudainement menues. Et puis on s’est fait virer.

 

On est rentré bien et plein. En poney, peut-être, mais on s’est réveillé comme à chaque fois : un peu paumé, et avec un nouveau code.

 

Code de Bonne Conduite en Soirée :

Règle n°10 : Faire du rentre-dedans aux Colombiennes… (+5 pts.)
Règle n°11 : Et les empêcher d’atteindre le point Godwin. (+15 pts.)
Règle n°12 : Se moquer du rire hennissant des inconnues. (+2 pts.)
Règle n°13 : Chourrer les briquets ; constituer une collection ; supprimer les doublons. (+5 pts.)
Règle n°14 : Taxer des clopes à des inconnus, les traiter de « ptite bite » ! (+15 pts.)
Règle n°15 : Saouler les videurs : « Faites-moi entrer ! Moi, au moins. Pas les autres !» (+5 pts.)
Règle n°16 : Empêcher nos potes de conclure avec les inconnu(e)s. (+10 pts.)
Règle n°17 : Face à une embuche, opter pour la Trash-Gayttitude. (+30 pts.)
Règle n°18 : Casser les couilles. Au monde entier, et littéralement. (+15 pts.)
Règle n°19 : Le fin mot de l’histoire : Pourrir les soirées, pour rire. (+30.pts.)

 

Où sortir à Lyon : Commencer par la péniche la Marquise, puis celle du Sirius Bar. Finir la nuit au Look Bar. S’il est fermé, tentez le Melting Pub.

 

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