J’approche du serveur et prends mon petit air de chien mouillé. Il comprend aussitôt.
– Deuxième à droite….
M’y voici.
Je suis pressé.
Tiens, ils ont changé l’urinoir.
Classe. Moderne. Design.
Je ne pensais pas qu’on s’y pencherai un jour mais voilà, c’est fait, l’urinoir du futur est là.
J’ai presque envie de rester sans rien faire, juste à l’admirer.
Il faudrait que je sautille pour faire passer l’envie.
Si quelqu’un entre, je prendrais l’air du type qui admire.
Je suis un esthète.
Un connaisseur.
Un passionné des urinoirs et fontaines.
Fontaine.
Je peux plus me retenir.
Il y a urgence, il faut que j’inaugure, que j’expérimente.
L’urinoir est un peu surélevé, ce n’est pas pratique.
Je me mets sur la pointe des pieds et je donne tout ce que j’ai.
Je n’ai rien vu venir.
Et même, je ne vois plus rien.
J’entends juste la porte qui s’ouvre.
– Eh, ça va pas de pisser dans le sèche-main ?!
Je retire mes lunettes, j’ose à peine les essuyer. Je me retourne.
Les urinoirs sont derrière moi.
Il faut que je m’essuie le visage, que je prenne un air digne et que je sorte avant que mon témoin raconte la scène.
Personne ne doit savoir.
Jamais.
Ahahah excellent !
C’est marrant parce qu’il y a quelques jours, je suis allée dans un resto où il y avait exactement le même sèche-mains et quand je m’en suis servi, après quelques secondes d’hésitation, j’ai franchement eu la désagréable impression de mettre mes mains mouillées dans un grille-pain. Pensée fugace pour Claude François.
Merci !
Je suis content que ça te plaise. Et pour le coup, j’en profite aussi pour dire tout le bien que je pense de tes articles !
Pour le reste, c’est vrai que ça ressemble aussi à un toaster. Mais pourquoi faire griller du pain dans les toilettes ?
J’ai eut du mal à me retenir de rire… Quelle idée de lire au boulot aussi !
Bravo, très drôle ! 🙂
La visualisation mentale de la scène m’a donné envie de m’essuyer le visage… Franchement dégueu, j’adore !
Cool, ça fonctionne !
A la base, il y a une histoire vraie. J’entre dans des toilettes, je découvre le sèche main du futur et pense vraiment que c’est un urinoir. Heureusement, je pousse suffisamment grand la porte pour me rendre compte de ma méprise.
Ensuite, j’ai ri tout seul. Comme un imbécile.
Ne restait plus qu’à écrire ce qui me passait par la tête pour voir si ça faisait -aussi- rire les autres.