Le Front républicain, une chimerde embarrassante

Ce lundi 7 octobre j’ai regardé le grand Journal. Les catégories dans lesquelles est posté ce billet n’ont jamais été aussi bien choisies  » politicon » et « telemoisir »

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Helène Jouan a posé une question insistante à Rachida Dati :

« En cas de duel entre le Parti Communiste et le Front National, appelleriez-vous à voter communiste ? »

– Le tout entre une page de pub et une chronique hilarante (lol) –

Soit Dati répond « non » et on va lui faire dire que pour elle le Front National et les communistes c’est pareil.

Soit elle répond « oui » et elle se met à dos une portion de la droite farouchement anticommuniste, la droite héritière du général de Gaulle n’étant pas majoritaire à l’UMP.

Cette question est débile. Elle met dans sa formulation le PC et le FN sur le même plan et fait précisément le jeu du Front National.  Ne pas répondre et se justifier en dénonçant la perversité de la question serait la meilleure manière de réagir mais Hélène Jouan, aidée par De Caunes et Aphatie, insiste.

 

Sur le plateau vous aviez aussi Edwy Plenel. Entre deux autopromos et autolouanges. Il sort une analyse démontable par un élève de seconde B.

« le Front National n’a pas progressé en voix, il a progressé en pourcentage parce que les gens ne vont plus voter. » il en conclut que la gauche ne sait plus mobiliser son électorat.  ( personne ne contredit donc on laisse passer cette ânerie )

Alors Edwy assied-toi, fais semblant d’écouter, je vais t’expliquer un truc que tu sais déjà :

Les gens se déplacent beaucoup  moins pour une élection partielle parce qu’il y a moins d’enjeux et parce que les médias nationaux n’en parlent pas.

Finalement après une élection mineure sans enjeu avec une participation minuscule ,on ressort du grand journal en pensant quoi ?

_ La gauche est démobilisée, seuls les extrêmes sont motivés et le Front National en particulier.

_ Les extrêmes se valent et on peut mettre tranquilou, au même niveau, le Parti Communiste et le Front National comme si le Parti Communiste était encore stalinien.

_ en gros bientôt nous n’aurons plus d’autres choix que des non-choix.

Ma conclusion à moi : Le Front Républicain conçu au départ contre le Front National a fini par lui servir et lui sert encore. Quand les politiques comprennent qu’il faut l’abandonner, les journalistes font tout pour le réanimer artificiellement et provoquent des fumigènes médiatiques par habitude ou parce que ça fait vendre du papier ? qui sait ? Les deux probablement

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Et puis à la fin Jean-Michel Aphatie montre une image ou l’on ne voit rien mais qui prouverait que Rachida Dati est amie avec Bruno Gollnisch et somme Rachida de réagir. Il veut montrer quoi ?

Que l’UMP et le FN c’est pareil ? Que Rachida Dati trahit ses origines ? Que ce sont des hypocrites ?  Tout ça à la fois ?

Ce monsieur ne sait t’il pas après plus de 30 ans dans le journalisme politique qu’on peut être adversaire voire même se détester tout en entretenant des rapports cordiaux ?

Pourquoi on confie la politique à des gens qui n’y croient pas et veulent sans cesse la ramener vers le caniveau ?

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5 commentaires

  1. Il ne faut pas que megaconnard s’essaie à la politique, c’est un peu trop complexe… Oui le FN c’est le PC des années 80 (voir le discours de georges marchais sur l’immigration : http://www.dailymotion.com/video/x1qmh7_marchais-immigration_fun ). Il faut se demander pourquoi les ouvriers se sont déplacés du PC au FN et pourquoi au PC il n’y a plus (presque) que des profs et des employés de mairie.

    Aussi, est-ce que le FN est un parti extrème ? Est-ce qu’un extrème peut faire 20-25%, ou même 40% ? Par définition non, puisque c’est un extrème (donc marginal donc petit). L’échéquier politique s’est déplacé c’est tout : le FN est à droite (nationaux/patriotes et socialistes), l’ump au centre, l’udi à gauche, le PS à gauche également, et pour le coup le PC est à l’extrème gauche (car moins de 5%).

    Tu as raison pour le reste (questions débiles).

  2. Le coeur sociologique du FN c’est pas « les ouvriers », c’est les pavillonnaires endettés, les petits propriétaires d’hypothèque, la classe moyenne appauvrie, les relégués du tertiaire et tout leur rejetons de classe et de famille.

    Le coeur du cible du FN il est là, les gens qui regardent Yves Calvi, Canal +, Arlette Chabot, qui jactent sur Rue89, Libé.fr ou François se Touche.

    « Les ouvriers » c’est devenu un vocabulaire de la SOFRES qui ne décrit rien du monde du travail. Il y a des ouvriers de bureau ou des manutentionnaires de hangar, mais tous sont des salariés.

    Hors ce qui propulsent le FN dans le débat publique, ce qui portent ces thèmes, qui les rabâchent, qui les remâchent et qui les meuglent à longueur de une de journaux, c’est pas « les ouvriers » mais tout ce petit personnels domestique du capitalisme français.

    En dehors des particularités locales et des histoires politiques nationales, tout les populismes en Europe aujourd’hui fonctionnent sur ces mêmes bases.

    À leur tête c’est toujours les mêmes petits affairistes minables. Une droite économique de parvenus, qui est de fait exclu de la noblesse des salles de marché et des salons feutrés de chambre de commerce.

    À la base leur haine recuite vient de là, ce sont des déclassés, des gens qui ont un certain pouvoir ou capital économique, mais qui du fait de leur manière de poisonnier, n’auront jamais le pouvoir symbolique et culturel.

    Petites magouille d’import-export et faillites à la chaine, chantier non-déclaré et fraudes à la TVA, proximité avec le crime organisé et l’économie grise, parcourez les CV de tout ces gens à la tête de ces partis et vous y verrez toujours le même genre de persone.

    Tout ces gens ne peuvent pas faire carrière dans la droite traditionnelle, par ce que la droite « légitime » demande diplôme, famille et réseau, toutes choses qui sont héritées et incorporées et ne s’apprennent pas en cours du soir.

    La caractéristique de tout ces populistes, en dehors de quelques vieux sous-universitaires rémoulu, c’est de toujours afficher cette gouaille de parvenu, cette vulgarité proverbial du petit chef de bureau, le genre à porter des santiags sous le jeans, trempé dans le Drakhar noir et lesté de la gourmette.

    Et c’est ça qui plait tant à cette classe moyenne acculturée, qui les reconnait comme des leurs. C’est pas « les ouvriers » ça, et c’est pas 25% de la moitié du corps électorale français (selon les sondages de la SOFRES) qui parlent pour tous.

  3. @arnaud: Faut que t’arrêtes l’analyse politique, ça te fatigue. Extrême ne veut pas dire minoritaire. Le NSDAP a fait 44% en mars 1933 en Allemagne, numéro uno loin devant les autres. A moins évidemment que pour toi le parti nazi ne soit pas extrême. Les scores du FN ne disent rien sur l’extrémisme du parti pré-cité, ils parlent de la montée de l’extrémisme de droite en France. Un jour, on aura peut être notre petit reich à nous. Et puis quelques années plus tard, exsangues, ruinés, isolés, on jurera qu’on nous ne y reprendra plus. Mais ça on aurait pu le savoir en regardant 60 ans en arrière: Une crise, un parti nationaliste radical, une catastrophe. Je pense pas qu’on ira jusqu’à la guerre mondiale mais on pourrait bien se taper une ou deux purges bien senties. Moi, j’suis pas pressé de me faire purger.

  4. @Molser : détrompe toi, extrême est relatif à qqch. (je te renvoie à la définition du larousse : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/extrême/32499 : »qui est très éloigné du juste milieu, de la moyenne » => donc si le FN est 30/40%, il ne peut pas être très éloigné de la moyenne, sauf si les 60% restants sont faits par le PC)

    Est-ce que le NSDAP était un parti extrême ? Pour toi oui, mais pas pour la majorité du peuple à l’époque, la « moyenne » a en effet changé. (point godwin atteint, je me retrouve à défendre le FN ou hitler, pas mal 😉 ).

    @Gédéon : sur les ouvriers, tu as raison, ça n’a plus vraiment de sens aujourd’hui, c’est plus une catégorie hétérogène. Néanmoins, quand on regarde sociologiquement, ce sont tout de même les plus pauvres qui votent FN, avec les CSP++. A l’extrême gauche on n’y trouve par contre (presque) que des intellectuels, eux aussi déclassés (prof, journalistes etc.)

  5. Mais tout à fait, je maintiens qu’une position extrême n’est pas forcément minoritaire. Dans le cas qui nous occupe, les positions politiques extrêmes, elles s’opposent aux positions modérées. Mais une bonne crise plus tard, ces positions modérées deviennent minoritaires ce qui n’enlève rien à la radicalité des thèses d’extrême gauche ou d’extrême droite. Autrement dit, c’est pas parce qu’un million de mouches bouffent de la merde que ça devient du caviar. Joli point G ceci dit.

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