(Oh mais tu vas fermer ta gueule bougre de conne !)
« … le principe étant de cumuler avantageusement les offres et les produits que nous pouvons vous proposer par rapport à vos revenus et très honnêtement je dois quand même vous dire … (mais bordel elle va jamais la fermer, sérieux !)… et sans aucun doute vous trouverez intéressant de capitaliser votre épargne au mieux. Mais encore faut-il que votre Banque puisse vous proposer un produit attractif (…sans déconner je vais gerber sur son bureau…)… ceci dit je ne pense pas que la conjoncture actuelle soit néfaste au … (…La faut que je transmette un message à la bouche pour qu’elle dise un truc…). »
– Oui d’accord
Pfiouuu… c’était moins une…. Encore un peu et elle se rend compte que j’en ai absolument rien à foutre de son monologue sur les miracles de sa Banque par rapport à mes 1050 euros que je rentre tous les mois de mon travail – ô combien passionnant – de technicien SAV.
Je signe bon nombre de papelards qu’elle veut bien me refiler – et sans même savoir si je viens de condamner à mort un mec au fin fond de Cirey-Sur-Vezouze (putain de patelain) ou encore si je viens d’acquérir une Fiat Uno pour un demi million d’euros – je sors de son bureau l’esprit encore embrumé d’un nauséabond voile d’arnaque. D’ailleurs mon cul commence sérieusement à gratter et très franchement, si je n’étais pas pleinement éveillé, j’aurais eu la forte impression qu’on viens de me déflorer la rondelle au verre pillé après m’avoir anesthésié aux chaussettes de Vieux.
Je suis pas vraiment sûr d’en avoir demandé plus à mon argent mais plutôt qu’on m’en a vendu plus pour plus d’argent. Bordeeelll…. Bon c’est pas grave de toute manière je n’ai que mes yeux pour pleurer et y’a pas une grognasse qui m’attend à la maison pour savoir comment ça s’est passé et, dans le cas où mon explication ne rentrerait pas picco-bello dans le moule du monologue précis qu’elle se serait imaginé, m’aurait défoncé la gueule à coup de porte savon Sbrüt de chez Ikea.
Ah ! Aaahh ! Que nenni fantomatique Connasse qui ne m’attend pas ! Heureux de cette non-rencontre je vais arroser ça avant d’aller bosser ; de toute façon il est 11h et l’apéro c’est sacré bien plus que le boulot… boreudel
Me voilà donc à la recherche d’un bar et, pour être totally Hi-Tech je dégaine mon Non-iPhone-De-Merde et je lance une appli censée trouver des trucs ouverts en filmant les batîments. Enfin si j’ai bien compris le « truc ». Du coup je passe pas du tout pour un plouc en train de filmer un crédit mut, la boulangerie Chez Jules ou la Boucherie Baltringer (il a bien choisi son nom ce con la).
Après mûre réflexion j’ai plutôt l’impression d’être un putain de vampire a la recherche de sang… Attention pas le beau gosse qui se tape une mineure a la place d’un loup – zoophilie quand tu nous tient – dans ce foutu Twilight mais plutôt un mec aux yeux injectés de sang, pompé par une banquière (enfin pas dans le sens sexuel du truc… d’où le rapport avec le Vampire – vous suivez?), défoncé par une nuit dans fin. Un putain de Vampire donc… avec un téléphone portable que je brandis comme un 347 Magnum prêt a shooter le premier recueil-a-pochetrons au risque de devoir écouter les aventures trépidantes d’un Robert qui vient de s’acheter une TV et qui s’étonne devant le fait qu’on puisse rentrer un tube cathodique dans un Truc aussi plat – remarquez j’ai déjà l’habitude de ce type de « clients » (cf. Mon premier article).
Puis, alors que mon esprit vagabonde en même temps que mon téléphone dont je ne mesure pas encore l’intérêt de l’avoir sorti hormis le fait de bien me la péter, au détour d’une rue mon rêve prend forme. Trois lettres gravées dans le marbre comme étant l’antre de l’alcoolisme d’entre midi-et-deux, le temple de la Blonde, de la Brune ou du Pichet, le Sacro-Saint « PMU » écrit en gros sur une façade. D’ailleurs deux poivrots peinent à sortir visiblement requinqués par une joviale bouteille de vin qui s’est invitée dans leurs verres vides entre deux bouchées de rissolé de porc aux pâtes fraîches. J’entre et je me joins à cette immense beuverie, sous couvert du plat du jour, qui sonne comme une orgie, un hymne à l’alcool, à l’entrée dans la Secte de Ceux-Qui-Savent et des Omniscients aussi balèzes en construction qu’en politique, en sport qu’en philosophie. D’ailleurs un des philosophes politico-sportif s’est évanoui dans son vomi.
Il est 14h47 lorsque je me pointe au boulot après avoir tourné près d’une demi-heure autour du magasin pour trouver l’entrée ; je restais persuadé qu’on nous l’avait volée et qu’on la retrouverait en vente dans le catalogue d’un concurrent. Ouais en même temps je vous rappelle que je viens de me farcir un PMU débordant d’ivrognes en tout genre qui sont d’ailleurs devenus mes amis sur Fesse Bouc (ils pensent tous qu’il s’agit d’un site porno) où ils peuvent, à foison, étaler toutes leurs théories conspirationnistes sur les misérables performances de l’équipe de France de baby-foot en Afrique du Sud et de leur entraîneur Ben-Laden-Domenech!
Il est environ 15h18 du matin lorsque je descends du vestiaire du bouclard après avoir pissé dans le bureau du directeur qui, par chance, n’était pas là et après avoir déambulé dans le couloir le pantalon sur les chevilles chantant quelque chose qui s’apparentait à « la Bamba » version folklo-hip-hop, je descendais dans l’arène aux clients laissant la comptable stupéfaite vomir devant mon état d’ébriété plus qu’avancé.
Arrivé au premier point conseil un client me demande « Hgtetr uueiir eoozuzy ? » ; je lui réponds « Mais ouais mon pote ! » n’ayant pertinemment rien pigé à sa demande mais sûr que ma réponse « toute-faite » lui conviendra en y ajoutant le détail de l’index pointé vers le ciel ce qui rend le tout un brin plus sérieux. Je continue donc d’avancer esquissant un sourire laissant mon client béat d’admiration devant ma toute puissance intellectuelle. Au deuxième point conseil un client me dit : « Monsieur, dheyt avec le carrelage et je heiouzy mais les plinthes ? » et, étant, dans mon état, parfaitement capable de répondre à toute question qu’elle qu’en fut le sujet je lui lances un : « Les plaintes ? Oui c’est en haut ! Demandez à l’accueil on a un heytu juridique ». Le client, scotché par tant de connaissances émanant d’un simple conseillé me remercie d’un « connard » que je prends comme un compliment.
J’avance péniblement de gondole en gondole (et je te rappelles, pipeule, que je me fous de savoir que tu ne sais pas ce que c’est !) jusqu’à ce que je rencontres une superbe cliente qui brise net ce qui reste de mes rétines. Je dégaine mon Non-iPhone-De-Merde et je la shoote plusieurs fois avec la discrétion d’un Gitan lors d’un contrôle de Police en mimant très péniblement le bruit du déclenchement de l’appareil photo pour avoir bien l’air d’un très gros con bourré.
Un client m’intercepte dans mon élan de synchronisation correcte des jambes et me pose une question sur le chauffage qui ressemblait bien sur a : « ertteyy ruuyr hhh jhkjh rhgyeopzk bbb neeeery geuy zv jddmmmmmoir. ». Parfaitement omniscient je lui réponds avec autant de vigueur que possible afin que tout le monde profite de ma science innée : « Oui le chauffage vous pouvez le brancher sur l’eau d’un chauffe-eau avec un radiateur relié au tableau électrique ou solaire ». Intérieurement je m’applaudis, me félicitant d’avoir pu mettre bout à bout autant de mots techniques. Encore une fois le client me regarde béatifié par tant de savoir, remerciant les Dieux d’avoir pu rencontrer un être comme moi. N’écoutant que mon courage je poursuis ma route, encore enivré par ma toute-puissance intellectuelle levant les bras au ciel et gémissant des « ouhhh ouuuhh oouuuuhh » de vieux AllBlacks à la retraite jusqu’au moment ou je sens le choc des fourches d’un chariot élevateur qui me défoncent la bouche à 12km/h. Le chauffeur descend péniblement du véhicule, dandine tout aussi péniblement vers moi et, d’une voix emplie de Bordeaux 1997 mêlée à deux ou trois Kros avec une fragrance d’eau de Vie me souffle : « ConnaaaAAAAAARRRRDDD » avant de me vomir dessus tout son petit déjeuner qui, visiblement, était plus proche d’un concours gastronomique dans toutes les boucheries-charcuteries d’Alsace que du café-croissant. S’en suit alors une … altercation… entre deux ivrognes gesticulant du mieux qu’ils peuvent avec une synchronisation toute approximative de leurs membres mous et tentant en vain de se toucher avec de grands gestes désordonnés ponctués de mots n’ayant pas toujours un sens ou tout au moins une signification en Français. Fort heureusement que ce médiocre freefight se passe dans la réserve du magasin ! Sauf qu’à ce moment précis nos dons d’altruisme et d’orgueil nous poussent à hurler des « bemulluuuuuaaaarrrhhh » entrecoupés de « J’aaaaajaaaaajaahrrrg » qui sonnent comme des beuglements d’appel à la vindicte des clients, évidemment ralliés à notre cause.
C’est donc dans un bain de sang (et de vomi) que se finit cette pitoyable parodie de bagarre de rue, moi allongé sur les fourches et celui qu’il convient de nommer « l’autre » avachi entre deux cartons à peine plus petits que lui.
Au réveil de cet épouvantable cauchemar je ressens une puissante GDB (Gueule de Bois, tiens !!), ma tête tourne et je sens une horrible et perforante douleur au niveau de mon bas-ventre !
Beaux-Re-Dell ! J’appelle une infirmière car je ne me rappelle pas avoir été touché au niveau de l’estomac, ni ailleurs d’ailleurs…
C’est là que je vois une infirmière maquillée à la truelle qui arrive, la coiffure défaite et ayant sûrement roulé une pelle à un bus ou un truc du genre. En s’approchant de moi je me dis qu’il s’agit très probablement de la personnification du Diable ou d’une (ou d’un) de ses Succubes. Elle sent la chèvre et aussi l’alcool mais j’essaie de croire qu’il s’agit d’un relent à moi pas encore complètement sorti de ma bouche.
« J’ai mal au ventre c’est normal ? » lui fais-je d’une voix ressemblant à celle d’un Ado-Emo (cf. voir définition ici) ayant fumé depuis sa naissance.
– Oooooopppps ! Z’étiez pas là pour une ablation de l’estomac vous ?? me répond l’infirmière ivre en se rendant compte qu’elle vient de se planter de dossier d’admission.
(a suivre….)
Mais si tu veux lire le début c’est là !
Oh que c est brillant.!cet article est tout simplement un pur délice .!merci mes pouffades de rire ont bien failli réveiller toute la maison!!!
Signe une maman chargée du biberon de 4h:42
En esperant que tu n’as pas loupe ton biberon. Merci en tout cas…
T’es vraiment qu’un connard dis donc.
Mais un connard qui écrit fichtrement bien quand même.
J’espère que tu as pissé sur le marcassin.
Merci toi ! ;))
Je trouve le texte trop long malheureusement et comme les notices des produits que je ne lis éventuellement jamais. J’avais du mal à lire ce fabuleux destin ou roman d’amelie poulain qui comme ton texte est une monstrueuse connerie béante et irréel, je te dis en toute franchise que je préfère les histoires vraie criante de vérité comme ta 1ère fable mais je tien a dire que ton imagination est plus que débordante car elle à dégouliner ou vomis le long de cette page Internet qui d’ après moi ne méritait pas autant de connerie. Je ne suis biensur pas là pour juger des
mesfaits ou gestes impromptu mais ton texte est digne D’un script pour julie lescaut.
Je te souhaite encore bien du courage pour ton emploi fixe et indesirable.