On va plonger dans vos souvenirs lecteur, les souvenirs délicats, les souvenirs des moments de solitude en groupe.
Rappelez vous cette soirée où vous étiez complètement décalqué, mais pas uniquement pour avoir embrassé toute la nuit le goulot de la bouteille de « Beaujolais Nouveau Village » à 4,99 € de chez Nicolas. Pas forcément.
Mise en situation :
Vous venez de finir votre troisième coupe de champagne, et vous sentez monter en vous cette chaleur qui possède des allures érotico-plaisants -au début-, mais que vous reconnaissez beaucoup plus traître quand l’aérophagie déboule (entre votre oesophage et votre gros colon ) telle une cavalerie. George Abitbol en moins.
Trois coupes, ce n’est pas énorme, mais vous avez passé 10 h au bureau aujourd’hui, 10 h devant un tableur Excel qui accumule les colonnes comme Sganarelle accumule les noms dans son carnet. Vous étiez totalement crevé, et votre petite amie (on va l’appeler ainsi, ça fait 2 mois que vous la fréquentez avec fidélité) vous a OBLIGÉ à venir à cette pendaison de crémaillère où vous ne connaissez personne. Pour elle, et JUSTE pour elle, vous avez sourit et répondu oui à son invitation qui n’en était pas une.
Alors vous êtes arrivé avec votre récente Moitié à 21h, vous avez pris la première coupe, symbole de l’arrivée à bon port. La deuxième, parce que bon, on n’est pas là pour « Paul et Mickey » (en un mot). La troisième, c’est votre douce qui vous la tend (je n’assume pas cette dernière phrase hors contexte).
La fatigue aidant, les sulfites tapant à la porte du cerveau, vous êtes gai.
Et c’est parti pour l’instant nostalgie, mais oui souviens-toi, il y a 4 ans, quand tu étais encore étudiant en école de commerce, tu montrais un soir sur deux Goliath, et pas besoin de trois coupes pour une séance d’exhibition. T’étais un gros guedin de la life nique sa mère toussa toussa…
Pardon.
Tu étais un sacré sacripant, sacré renard, tu étais ce genre de mec à hurler tout fort des obscénités dans les oreilles chastes de tes camarades qui ne demandaient rien, mais ne crachaient pas sur un spectacle gratuit d’un abruti Tarzan sans short léopard.
Et là, c’est le drame :
Tu viens de finir ta troisième coupe, ton état n’est plus contrôlable et tu le sais, tu commences par pousser ta copine en criant « ça t’apprendra à ne pas avaler petite traînée ». Tu te doutes que ce tu viens de dire n’est pas fin…, mais tu t’en fous un peu…, t’es pas n’importe qui, t’es Superman !
Alors tu enlèves la nappe du buffet en tirant dessus comme un malade, à la manière des héros de tes films de Kung Fu préférés. La vaisselle vole partout dans la pièce, mais tu t’en moques, tu es déjà torse nu et tu as mis la nappe sur ton dos. Ton super slip Pull In (billet sponso) rouge fait l’unanimité parmi les exclamations de la salle.
On crie ton nom : « Mais c’est qui ce CONNARD ?? !! »
Mais jusque-là ça se passait encore à peu près bien, pourquoi as-tu voulu faire l’hélicoptère avec ta b…
« Barbara Straisand WouhouhouhouuuuuuuuuuUUUUuuu »
Ta sonnerie de portable super originale, elle va te sauver.
Tu esquives le regard d’une salle médusée, ta copine ramasse sa molaire suite à ta délicate poussade contre la commode. MAIS DEPECHE TOI de saisir ce fichu téléphone :
Trop tard, la meilleure amie de ton « ex » copine a décroché avant toi.
-Il te rappellera.
Aie, ça sent mauvais, aurait-elle remarqué ton petit manège de ce soir ? Tu as un doute, et tu n’aimes pas ça. Tu te saisis alors de ce vase un peu trop gros pour l’espace du salon. Tu étais fort en javelot en 3eme avec Monsieur Daval, alors tu le lances dans sa petite tête de meilleure amie.
Et voilà, tu as franchi le cap que tu t’étais interdit de franchir depuis 4 ans, tu ne voulais plus éclater le visage de quelqu’un avec tes talents de javeleur… « plus jamais » tu avais déclaré affalé sur le bar du Disco Bitch…
Alors tu tends tes poignets, les bracelets argentés te serrent mais tu ne résistes pas. Tu es un peu déçu, tu aurais pu ne boire que deux verres et rien de tout cela ne serait arrivé. Tu as encore ce choix, ce choix de revenir en arrière, de tout effacer, de te…réveiller.
NON MAIS VOUS ETES NAIFS !
RIRE !
« On crie ton nom : « Mais c’est qui ce CONNARD ?? !! » »
You make me dream!!
Ca faisait longtemps que je n’avais pas explosé de rire devant mon ordi dans l’open space… Merci et pas merci… Excellent…
Un petit texte qui fait du bien par où ça passe. C’est chaud. On s’en avalerait bien un dernier, enfin une dernière, coupe de champagne.
Merci !
à quand le One Man Show ? 😉
Encore une fois superbement bien écrit !
Très bien écrit, j’ai adoré le passage sur l’hélicoptère !
alors comme ca tu as une copine depuis 2 mois, du tu avais une copine???
Et tu dis rien!!!
Si as un moment tu as voulu faire un peu de nostalgie de D.A., le générique était renard chenapan, sacré fou, sacré vaurien! 😉 mais comme tu m’as fait gloussé je ne t’en tiendrais pas rigueur.
Merci pour la bonne humeur que tu nous donnes.
Continues comme ca!
Merci Nanouche ! Mais ce n’était pas moi, MAIS MERKI NANOUCHE ! JE TE LIKE NANOUCHE
Sganarelle est le wingman de Don Juan, qui prévient les crédules des plans amoureux de son maître.
Donc « Sganarelle accumule les noms dans son carnet », je dis non. Mais bon. Sganarelle c’est vrai que ça sonne classe. Dommage que tu confondes avec la coquetterie…
PEACE OUT NIGGA
Tu m’avais manqué Eugénie