Radin-vous.

Article de Romain

illustration de @DontCryGirls

Français d’origine, le romantisme fait partie de mon ADN. Le romantisme, le vrai, pas le romantisme de basse cour. Celui qui  fait rêver les Erasmus et vivre les fleuristes, parfois ceux d’Asie du sud.  Mais comme je m’appelle Romain et encore français, je suis aussi radin.

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Mais comme toutes choses, le romantisme n’est pas un acquis. C’est une science qui nécessite des années d’expériences, de recherches et de plaisir avant tout. Comme on en apprend tous les jours, laissez-moi vous donner quelques tuyaux les mecs.

Mon meilleur exemple reste cette sortie avec Natasha en cette belle nuit d’hiver 2010. Natasha était délicieuse, une beauté pure tout droit sortie des entrailles d’Aphrodite. Elle venait d’arriver sur Paris. Je me voyais déjà l’inviter à un repas sauvage sur le pont Mirabeau, face à une tour Eiffel vêtue de son beau manteau de lumière. Ballade au Louvre, promenade le long du Canal Saint-Martin… la liste des clichés est longue. Mais le romantisme c’est aussi profiter de tous les atouts que ce beau Paris met à notre disposition.

Je ne fis rien de cela, mais bien mieux.

Moi : Allo Natasha, c’est Romain*, retrouve-moi à Opéra à 18h. On se fait « Les petits mouchoirs » et je t’emmène dîner après. Ca te va ?

Et comment que ça allait, je l’emmenais dans un des plus beaux endroits de Paris, le cinéma, voir le film le plus hype du moment.

Jour J : C’est là que commence l’apprentissage.

Même si vous êtes super en avance, vous devez envoyer un message pour prévenir un retard de 5 à 10 minutes tout au plus. Jusque là rien d’exceptionnel et il serait légitime que vous me demandiez remboursement si la leçon était payante.

C’est la que mon romantisme intervient. Envoyez un second message.

« Le métro est bloqué / je suis dans des embouteillages monstrueux, rejoignons-nous directement dans la salle. Bisous je t’appelle quand j’arrive ».

Je vous laisse imaginer les avantages pécuniaires qu’impliquent des retrouvailles directes dans la salle. Pour peu qu’elle soit gourmande, elle aura même du popcorn. De plus, elle ne peut pas faire autrement car la rumeur dit qu’il ne faut pas rater le début du film.

J’ai fini par la rejoindre à l’ultime bande annonce, parce que le romantisme c’est aussi être ponctuel. Quand au reste de la séance…cela ne regarde que moi.

Clap de fin et nous voilà dans cette belle petite brasserie qui sert le meilleur gratin dauphinois de la ville, d’après les avis des internautes. Parce que les romantiques fonctionnent en réseau, et que nous partageons notre expérience. L’argument le plus convaincant pour choisir un restaurant reste le paiement par chèques vacances.  Faut pas pousser, c’est quand même de l’argent.

C’est exactement ce que je fis lorsque Natasha alla se refaire une beauté, et ce discrètement. Pas par honte non, mais pour faire la surprise. Parce qu’être surprenant c’est aussi être romantique.

Je vous laisse imaginer sa réaction, ravie.  De mon côte, j’eu du mal à cacher ma satisfaction lorsqu’elle fit signe au serveur de nous remettre ça, sur son compte. Tout ça en me faisant presque supplier d’accepter. Parce qu’être romantique, c’est aussi se faire désirer. Et pour le coup ça tombait bien, car les spiritueux ne peuvent pas se payer avec les chèques déjeuner.

A ce moment là, vous êtes à la dernière leçon, le dernier virage, et celui-là faut pas le négocier comme Jean Alesi. J’ai donc profité de son teint rosi par l’alcool pour lui glisser quelques histoires bien senties et nous bâtir un futur où je lui ferai découvrir les merveilles de Paris.

Mince, 1h15 ! Plus de métro, et les taxis qui refusent le Navigo. C’est fou ce que le temps passe vite avec Natasha.

J’entrepris donc de lui faire découvrir une des merveilles dont je ne lui avais pas encore parlé, le Velib’.  Parce que le Velib’ pour les romantiques pour moi, c’est un peu comme les gondoles à Venise, sans Sheila et Ringo mais avec les 30 premières minutes gratuites. Natasha avait suffisamment bu pour ne pas se soucier du froid et de toute façon, je lui aurais passé mon manteau, j’ai l’habitude de sortir sans. J’étais surtout aussi saoul qu’elle.

Entre romantique et radin il n’y a qu’un pas, pourvu que le lendemain on ne se réveille pas seul dans ses draps. En tout cas la prochaine fois, c’est pas chez moi !

3 commentaires

  1. Mouai.
    Un vrai Parisien dans les embouteillages? … fake. Surtout si c’est pour prendre le métro et le vélib après!
    Mais admettons, je prends note des quelques conseils quand même. Sait-on jamais … 😉

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