Disney ou le serial killer des illusions

Le larbin du DiableJe me suis toujours demandé d’où pouvait bien venir le processus de réflexion qui menait à la création des Disney 2. Le principe des suites engendre généralement des aberrations de la nature, à quelques exceptions près (je dis merci à Robert Zemeckis d’avoir persisté) et les Disney 2 sont la règle qui ne confirment pas l’exception. D’ailleurs, ils sortaient presque toujours directement en VHS (cet article part donc du principe que vous avez connu le faux âge d’or des VHS, K7, et autres futures pièces de musée) et venaient briser les illusions que la fin des premiers avait sournoisement laissé germer dans nos maigres esprits. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Merci Walt, vraiment. Merci de m’avoir informé qu’avoir beaucoup d’enfants, c’était Ça le bonheur.

Sauf qu’entre temps, Jafar s’était barré de sa lampe-cage, Mowgli et Baloo ne dansaient désormais plus de façon honteusement conviviale, Pocahontas avait dû se ramener fissa de l’autre côté de l’océan dans une robe rose à frous frous et la maman de Bambi n’avait même pas trouvé le moyen de ressusciter (désolé pour le spoiler). En bref, des versions moins violentes que Téléphone l’avait jadis proposé, mais tout aussi décourageantes pour le gamin désormais adolescent en fleur qui luttait tant bien que mal contre la triste accumulation des mythes brisés auxquels il devait faire face.

Parce qu’entre l’arnaque du Père Noël, l’imposture de la petite souris, la découverte que l’Amérique, ce n’est pas vraiment Tom Sawyer et la prise de conscience que la paix dans le monde n’existe que dans la bouche des Miss France, ledit gamin a de quoi se dire qu’en définitive, George Abitbol avait bien raison, le bougre.

La Caisse d’Assurance Maladie devrait d’ailleurs sérieusement penser à reboucher le trou de la Sécu en attaquant les descendants de Walt –il faut bien que quelqu’un paie, que voulez-vous- ce vieux bougre responsable des millions de Prozac consommés par les millions de désillusionnés qui se sont rendus compte tardivement de cet immense écart entre bonheur et la formule princesse/prince-heureux-à-jamais-dans-leur-château-avec-Celine-Dion-en-fond-sonore.

(Merci de participer au fond de caisse commun pour la cure de désintox d’Olive et Tom, car passer chaque fois 45 minutes d’épisode à parcourir le même bout de terrain via cent arrêts sur image, c’est ce qu’on appelle la conséquence directe au dopage chronique).

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