L’Oscar de la meilleure dictature

Je ne peux pas m’empêcher, dès que j’entends le mot dictateur, de penser immédiatement à Charlie Chaplin parodiant Hitler et dansant avec son ballon-mappemonde. Il y a dans le concept même de dictature quelque chose d’incommensurablement grotesque, voire d’obscène, qui prête à la moquerie. Ces bouffons sanguinaires sont atteints d’une quantité de désordres de la personnalité et d’autres  névroses psychopathologiques qui font passer Charles Manson, Landru, Jack l’éventreur et Hannibal Lecter pour d’aimables nains de jardins adeptes du bouddhisme. Pourtant le dictateur n’a rien de drôle, il a tendance à jouer au Lego avec les métatarses et les tibias de ses opposants politiques, à faire construire des palaces en béton armé à la Kalachnikov et à confondre liberté d’expression avec liberté de hurler sous la torture. Le dictateur aime aussi beaucoup le chocolat, ce qui explique qu’il ouvre toujours des comptes en Suisse, afin de pouvoir acheter l’acheter directement au producteur, en cas de disette.

Le métier se perd, le BTS de dictature est de moins en moins bien vu aux repas de famille (Maman, je te présente Eduardo, il est dictateur, ah ben désolée, j’ai pas trouvé médecin ou avocat, on fait ce qu’on peut hein?), les peuples se réveillent et se révoltent, mais dans certaines parties du monde, le dictateur est encore en pleine forme et vit en troupeau mais solitaire. Ben oui, c’est un oxymoron mais c’est comme ca. On en trouve une forte concentration en Afrique, quelques ilots en Amérique du Sud, quelques représentants en Asie et il fleurit aussi assez bien sous le soleil du Moyen-Orient. Ah ben en fait, il y en a partout. Bref.
Le  Moyen-Orient, justement, a décidé cette année d’être particulièrement bien représenté  sur le tapis rouge sang de la parade inhumaine et de ne pas repartir pas sans obtenir  un Oscar.
Voici donc les nominés de l’année 2011: Zine El Abidine Ben Ali ( éliminé de la compétition), Hosni  Moubarak (grippé), Muammar Kadhafi, Ali Abdullah Saleh, Mahmoud Ahmadinejad et Bashar Al-Assad.
And the Oscar goes to…. Muammar Kadhafi.

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Petite bio de l’heureux vainqueur:
Après avoir consulté ses chèvres dans le désert, le guilleret colonel se met en tête en 1969 d’organiser  une révolution dont il sera l’instigateur et le bénéficiaire principal, au lieu de marcher sur la Lune comme tout le monde. Depuis plus de 40 ans, il se déguise avec tous pleins de chiffons bigarrés sur la tête, dont l’effet comique le dispute au ridicule,  et se prend les pieds dans des toges dont il a emprunté le style à Socrate, dont on regrette qu’il ne partage pas le goût pour la ciguë. Le colonel, depuis peu menacé de déchéance par son peuple en colère et affamé, a fait dernièrement une apparition télévisée, la tête protégée par un grand parapluie. En effet, afin de regagner quelque popularité auprès des dirigeants occidentaux, qui ont décidé, face à la pression de l’opinion publique, de le laisser subitement  tomber après des décennies de collaboration et de juteux contrats pétroliers, il décide d’inviter la chanteuse Rihanna à un remake de sa célèbre chanson « Umbrella ». La chanteuse n’a pas encore donné suite.

En attendant l’essor de sa carrière musicale, Kadhafi décide de tourner un remake de « Pearl Harbour » IRL et fait mitrailler la population civile par l’aviation militaire. Les dictateurs adorent les remakes, ils n’ont aucune imagination. La planète, le nez dans les journaux et les yeux rivés sur les écrans de télévisions, pousse un cri d’horreur. Il vient de découvrir que le commanditaire de l’attentat de Lockerbie, qui avait fait 259 victimes, est beaucoup moins rigolo que ses guenilles et que sa tente qu’il plante partout, y compris quand il est invité par ses homologues Européens.
L’Oscar de l’hypocrisie lui, est attribué au monde Occidental.

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