Quand tu parles de TTC autour de toi, on s’accorde le droit de te cataloguer, te lister, te pseudo analyser, te juger. « TTC ? T’écoutes cette merde toi ? Les misogynes là ? »
Oui monsieur, les misogynes, ceux qui t’expliquent comment conjuguer le verbe chanter. Ecoute et ta gueule.
TTC, c’est pas seulement des « sales putes » c’est aussi des culbutes qui font de ta soirée une longue et pénible ascension de l’excellence. Si Teki Latex fait un 69, alors je suis fiers d’être Lyonnais. Et quand les mecs de TTC débarquent dans ma tête avec leurs textes moitié Baudelaire moitié Levi, tu ressens quelque que chose de bizarre dans ton cœur, c’est l’orgie et franchement tu jouis.
TTC, c’est l’art et la manière d’aborder ces sujets qui font frissonner l’adolescent qui est en vous sans passer par la case « retenue ». Ça glisse et ça fuse. Les plus jeunes d’entre nous savent pertinemment de quoi je parle, cette émotion qui te prend aux tripes et qui te fais hurler, seul dans ta chambre, « Putain, mais mon dieu qu’ils sont bon ». Pourtant, ils sont Parisiens.
Certaines retiennent leurs paroles pour alimenter leur discours déjà trop périmé de féministe. Qu’on se le dise j’aime les femmes, mais pas celles là. Oh oui, « sale pute » c’est pas vraiment un texte alléchant surtout quand tu viens de finir « du sang sur le dancefloor », j’ai connu mieux comme dessert. Frustration.
Non mesdames ces gens là ne vous prennent pas pour des putes, non mesdames. Vous êtes les héroïnes de leurs textes, leurs rimes gravitent autour de vous et leur flow coule dans vos veines. Dans un sens je vous jalouse énormément mesdames, énormément.
Parce que si vous écoutez bien ils ont des valeurs, et des principes. Catalogue. Tendez l’oreille, même si c’est dur vous entendrez.
Absolument tout le monde se retrouve. « J’essaye de trouver la bonne solution » J’ai pas sommeil. Parce que « moi ce que je préfère c’est apprendre à mon chat a marcher sur les pates de derrières » illustre bien ce qu’on fait tous la nuit, on Tweet.
Pensez vous vraiment être si loin de tout ça ? Parce que si c’est le cas, il faut consulter.
Avant eux je ne pensais pas qu’on pouvait faire rimer « vagin » et « catin » sans vulgarité. Abandonne Girlfriend. Non ce n’est pas vulgaire, et même si Yelle veut nous prouvez le contraire, je crois qu’il ne faut pas confondre Musique et Style avec Marketing et Vide. « Laisse moi te dire ASS. »
TTC, c’est une instru amoureuse des textes, indissociables encore une fois. Elles paraissent sèches, crues et sans valeur ; mais ils posent dessus ce qui finira par être Batard Sensible 3 accords, 2 cœurs et 1 beat, une monté au bout de 40sec et un refrain muet, c’est loin d’être audacieux mais ça relève du génie.
Alors bon, ce constat peut paraître un peu trop optimiste mais après tout le Rap français ne va pas si mal quand on sait que le dictionnaire n’est pas un presse papier.
Je n’aime pas TTC et je ne les trouvent pas misogynes, c’est quoi la solution ?
Depuis l’armée des douzes je trouve leurs sons vraiment creux.
Yeeah au bout de 6 ans, voilà un texte intéressant sur TTC – Batards sensibles
et puis
Les hommes courent après l’amour
Entêtés, tétanisés, dévalisés, à nu
sinon le lien youtube est out en France
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TTC sont leur propre problème en fait, ils ne clashent rien d’autre que leur frustration, et les nanas de nos frustrations ben oui c’est un peu des putes.
Du génie, non. Un peu trop surfait ce mot, de toute façon. Mais la preuve par 3 (lettres) que le rap peut ne pas être réduit à l’axe f***-le-monde-j’vous-n***-la-gueule/je-viens-d’une-banlieue-pauvre-et-je-m’en-suis-sorti, pour proposer une 3ème alternative et montrer qu’on peut mixer électro et hip hop sans faire cheap.
Rien à voir car pas électro pour un sou mais du même délire (à savoir : »on peut faire du rap/hip hop sans tomber dans le cliché du rapper rebelle qui vient du 9-3″), Fuzati et son Klub des Loosers (ou des 7, les 2 sont intéressants), qui prouvent que le rap, et surtout le hip hop, c’est aussi la culture de l’hommage, l’amour de la boucle et la possibilité de proposer d’autres paroles, d’autres univers. Et que la déception, les blessures amoureuses, même en traitant les femmes de p*** ou autre, c’est parce que le romantisme déçu, c’est douloureux.
Non, TTC ne sont pas des génies, et on s’en fout, en fait, l’important, c’est qu’ils proposent autre chose, qu’ils le font comme ils l’entendent et qu’ils s’en portent plutôt bien.
TTC c’est de la merde. J’écris leur texte aux chiottes et peux faire leur musique en moins de temps qu’un bègue puisse dire « couille ». TTC, ça veut juste dire une chose : que quand on a pas d’inspiration, et aucun talent musical, on devient jardinier, on ferme sa gueule et on meurt sans faire chier. TTC, c’est un symptôme : la mort de la culture, la mort de l’intelligence et de la réflexion, et la mort de textes pensés qui sont autre qu’un galimatias de fosse sceptique. Entre ça pour la musique, et les « Monologues du vagin » en littérature, je vous raconte pas le désastre. Même Saez fait mieux. Vous voulez écouter du vrai hip-hop français ? Ecoutez I Am, écoutez NTM (Paris sous les bombes). Vous voulez de la musique française ? Ecoutez Noir Desir. Vous voulez me rendre un service ? Fermez tous vos gueules.