Je voulais rebondir sur l’article de Poupi intitulé « Le mot le plus abominable » (cf http://www.megaconnard.com/le-mot-le-plus-abominable/ ), à savoir, l’… l’… l’… (voilà que j’ai du mal à le dire moi aussi), allez courage, l’… l’engagement. Avez-vous remarqué ce phénomène qui consiste à ne pas s’engager dans une relation malgré la durée de celle-ci et à s’engager à fond (quand je parle engagement je parle du fameux pack « enfant / mariage / break / gros chien ») dans la relation qui suit et dans un laps de temps qui frise le record du monde du 100 mètres, soit l’inversement total du rapport entre durée et degré d’engagement de la précédente relation ?
Au risque de paraître sexiste, ce phénomène touche plus les hommes que les femmes malgré ce que le film de Marc Webb, (500) Days of Summer, nous laisse croire (film classé ‘comédie romantique indépendante’, pleine d’intelligence dans lequel le rôle du « méchant qui ne veut pas s’engager » est tenu par la charmante Zooey Deschanel).
Alors vient le propos de mon article : les guetteuses. Que sont les guetteuses ? Les guetteuses sont originellement des vieilles-floridiennes-joueuses-de-machines-à-sous-coiffées-de-visières-fluos (comme on peut en voir dans l’épisode 5X24 de Friends The One in Vegas Part 2). Elles comptent sur les probabilités pour traire les machines à sous. Cela consiste à zyeuter les différents joueurs sur les machines, de voir qui a assez rempli sa machine de pièces pour toucher le prochain jackpot puisque comme le savent les habitués des casinos qui me lisent (bon allez, vous regardez au moins la série Las Vegas sur TMC non ?!), plus la machine est sollicitée plus on a de chances de faire tomber le prochain jackpot.
Le travail de la guetteuse (ou « lurker » comme dit Phoebe Buffay) consiste donc à reprendre une machine abandonnée par un joueur désillusionné (il se prenait presque pour George Clooney dans Ocean’s 11 jusqu’à ce que sa banque l’appelle pour lui dire que ça y est son PEL, son CEL, son livret A étaient complètement vides et que s’il voulait continuer, la banque pouvait lui proposer l’hypothèque de sa maison) et à tenter sa chance à son tour. Elle a donc plus de chances de gagner étant donné que le pauvre joueur précédent a déjà fait tout le boulot.
Oserai-je une comparaison avec les relations amoureuses ? Oui ! Dans les relations amoureuses, c’est pareil ! (radicale la comparaison, et BAM !) Il y a toujours une guetteuse qui va récolter le fruit des efforts effectués par une autre joueuse avant elle.
Par exmple une femme reste cinq années avec un homme. Cinq ans, ça reste raisonnable comme laps de temps pour commencer à penser au pack. Mais le couple se sépare (pourquoi ? peu importe au final mais disons que ça n’avance plus) et c’est la prochaine donzelle qui rafle la mise et remporte le jackpot et le tout en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Est-ce normal qu’une femme réussisse là où une autre a échoué ? Pourquoi une guetteuse gagne là où la joueuse perd ? Je n’ai pas la réponse. Et oui, Jésus n’a pas réponses à tout.
Imaginez déjà lors de la rupture, cette pauvre joueuse désillusionnée, qui à force d’entrainer son mec à la vie à deux était devenue manager senior en relation amoureuse et qui perd tout son investissement : leçon de vaisselles, de cuisine, de repassage, de sexe si des fois il y avait besoin, sans parler des heures de psychanalyse pour exorciser ses vieux démons, etc.
Alors imaginez maintenant la baffe dans la gueule (après la claquounette de la rupture) quand elle apprend par un ami commun que deux mois après elle, il est déjà recasé avec quelqu’un ou pire quand ce sont ses propres parents – qui sont amis de longue date avec ceux de son ex – qui lui narrent, malgré elle à chaque repas de famille dominical, les épisodes inédits de la nouvelle vie de couple de son ex (voir le sketch de Camille Chamoux sur les repas de famille http://www.wat.tv/video/camille-chamoux-comment-gerer-1lvgt_2ffyh_.html ) : « ça y est ils viennent d’emménager dans un F3 rue Machin » ; « ça y est, ils sont enfin rentrés de leur lune de miel à St-Bidule» ; « ça y est le premier petit est en route » – comme si ça pouvait l’intéresser !
Enfin bref, ça fait mal, et ça donne envie d’arrêter de jouer et de devenir guetteuse à son tour. Sauf qu’on ne peut pas savoir avec précision d’une part quand le jackpot va tomber, ni d’autre part au bout de combien de temps il faut arrêter de jouer si cela n’avance pas : donc finalement quand une relation débute, on ne sait jamais si on est guetteuse ou joueuse.
Toujours est-il qu’il y a toujours une raison à la stagnation d’une relation et comme dirait le personnage de Zooey Deschanel dans le film quand elle explique à son ancien joueur pourquoi elle lâché son jackpot au guetteur qui l’a succédé et pas à lui : « parce qu’avec lui j’étais sure de ce dont je doutais avec toi » ou en bilingual version « I knew I could promise him I’d feel the same way every morning. In a way that I… I never could with you ». Et BAM !
Cher Jesus,
le probleme des guetteuses c’est qu’au final elles ne vivent aussi que des miettes des autres. n’ont elles pas aussi le droit de vivre et de se cogner à la vie pour la vivre ?
🙂
en tout cas moi je suis flattée que mon tout modeste billet t’est inspiré. Moi aussi j’ai bien aimé ce film 🙂
après la guetteuse a pas la primeur de l’évènement, même si elle pense gagner le jackpot, au final elle a que les restes…
Certains ont de beaux restes…