« Quand on sort un petit lapin d’un gros chapeau et que l’on scie sa voisine en deux, tout semble possible. »
J’ai toujours apprécié les plastiques séduisantes des playmates. Des corps artificiels valant des millions après être passés sur les billards des chirurgiens des cliniques du Parc Monceau. Michel Ange avait perdu quelques années de sa vie sur sa Pietà, quelques chirurgiens dandys ont perdu une petite dizaine d’heures sur leur Barbie format king size.
Et puis j’ai été dans la boutique Abercrombie des Champs-Elysées.
J’avais déjà eu la chance de visiter la boutique de la même marque à Londres, très semblable à celle des Champs, les peintures abstraites en moins. Une jolie boutique où le visage du visiteur flotte entre les étages pour apprécier des scènes rupestres d’hommes virils s’essayant à l’aviron. Le monde est beau, vive le monde.
Aparté :
Houellebecq avait déclaré par le biais de son gourou dans La possibilité d’une île: « La science, l’art, la création, la beauté, l’amour…Le jeu, la tendresse, les rires… Que la vie, mes chers amis, est belle ! Qu’elle est merveilleuse, et que nous souhaiterions la voir durer éternellement!… »
Fin de l’aparté
Tout le monde n’est pas de notre avis. Alors que je patientais gentiment dans la file pour entrer dans le palais de la marque au caribou magique, une « Big Mama » plus voluptueuse qu’un Voluptuoso, sosie de Martin Lawrence s’écria suffisamment fort afin que le « videur, mannequin, objet ? » puisse l’entendre :
« Ici ce sont les Champions du monde des enculés »
Un championnat du monde auquel je rêve de participer.
L’histoire nous dira que Big Mama est entrée dans la boutique en même temps que moi et est ressortie avec des sacs floqués caribou et le sourire radieux.
J’ai adoré faire la queue derrière des cordes pour entrer dans une boutique, j’ai trouvé ça frais et amusant. Jamais je n’ai été comparé à du bétail stocké avant d’être nourri et finir à l’abattoir. Dès le début on m’a mis en confiance pour acheter.
Après m’avoir donné l’autorisation de pouvoir entrer dans le jardin d’Eden, j’ai eu le plaisir de me balader dans une longue allée bordée de jolis arbres. Je guettais Laura Ingalls prête à bondir hors des fourrées pour crier : « Elles ne sont pas belles mes fleurs ? ». J’ai été déçu, aucune animation un peu croustillante n’était au programme.
Et là, ce fut le drame.
J’ai vu dans le hall la même chose que j’avais vue à Londres. Un toy boy torse poil, plus bronzé qu’Obama, souriant à m’en rendre aveugle.
Je vous épargne la description du reste du magasin, on ne voit rien, la musique est à fond, limite aussi fort qu’au Macumba, et ça empeste le parfum made in Caribou qui est une infection finie.
Des tas de connards achètent des polos de trop grande tailles vu qu’on ne voit rien et qu’on ne sait pas où se cachent les putains de cabines.
Les prix sont excessifs, mais bon, c’est branchouille toussa, je ne vais pas m’attaquer à ce sujet. Par contre, l’étiquette est assez amusante, on cherche le prix dessus, et ça c’est malin pour entuber le gentil consommateur.
Mais revenons en à Ken. Si quelques lignes plus haut je déclarais ma flamme à Barbie, et je trouvais ça chouette de mettre des filles nues un peu partout pour jouer avec, un garçon ça ne va plus du tout.
Je suis contre.
Que la femme soit un objet, ok. MAIS UN MEC. Ca ne va pas la tête ?
Poser à côté d’un toy boy, c’est ridicule. Ca n’a rien à voir avec le fait de mettre sa tête dans les seins d’une jolie femme pour un cliché wigolo. « Oulala oui, c’est wigolo »
Mais où va-t-on ? Bientôt les très sympathiques pubs Aubade seront remplacées par des hommes en string dans nos arrêts de bus favoris. Où va le monde ? Vous rendez-vous compte ?
Je comprends pas.
Très bon article, agréable à lire !
« Que la femme soit un objet, ok. MAIS UN MEC. Ca ne va pas la tête ?
Ça en revanche, c’est misogyne et réducteur.
Mais les toyboy, t’as raison, c’est nase et à mon avis, ça n’excite personne de plus de 18 ans.
Je partage l’avis du Yéti, c’est un peu décousu comme article.
Je partage l’analyse. Le snobisme d’antan avait des vertus, dont celle de tendre à un élitisme qui au moins tendait vers quelque chose d’intelligent. Désormais on met la musique à fond, les boutiques les plus trendy se confondant désormais avec les boites à beauf de province. Ca pue le parfum. On aurait dit il y a dix ans « ça cocotte », mais maintenant c’est « efficace » ou « bien pensé ».
Ne soyons pas des vieux cons réacs, et rêvons ensemble que l’enseigne se casse la gueule, puisqu’en France, les gens qui portaient cette marque principalement pour attester d’un séjour à NYC (Londres plus récemment).
Je me pose une question : ayant deja testé la boutique de Londres, et sachant que c’est une chaine (en effet au etats unis aussi c’est pareil), qu’est-ce que t’es allé te faire chier encore une fois à aller à celui des Champs ? masomaso?