Le parapluie, fascinante invention. Tantôt accessoire de mode, tantôt sauveur de brushing, il est sans doute le meilleur ami de la femme. Compagnon discret il sort rarement, sauf dans le nord, mais toujours en meute. Le parapluie est un animal sociable. Polyvalent, il est à la fois un très beau souvenir de vacances et un excellent support publicitaire. le parapluie est en outre docile et fidèle : Il est toujours prêt à se sacrifier pour sa maîtresse. Surtout quand il pleut.
Pourtant, chaque année en France 75 000 parapluies sont abandonnés par leurs propriétaires. Un nombre qui selon les spécialistes serait en expansion permanente. Voici pourquoi :
C’est toujours la même histoire. Vous quittez votre domicile sur le coup des 14 heures, le ciel est couvert mais vous êtes optimistes. « Ça se dégagera dans l’après-midi », affirmez-vous pour vous rassurer. Soulagé par vos prévisions météorologiques, vous nonobstez donc les nuages menaçants. Le parapluie quant à lui, reste bien au chaud dans le placard. Vous envisagez un instant de l’amener en promenade mais son inutilité probable vous dissuade.
Vers 16 heures, pourtant, une averse se déclare. Vous faites donc comme tout le monde. Dans un premier temps, des hordes de sans parapluies se ruent dans les boutiques avoisinantes « en attendant que ça passe ». Le cheveu humide, le regard inquiet, chacun fait mine de s’intéresser à quelque chose tout en guettant la pluie, qui dehors sème la zizanie.
Hélas, la bruine bien souvent se transforme en déluge. C’est alors que, phénomène de masse oblige, les mêmes qui dix minutes plus tôt erraient sans but dans des magasins bondés ; émigrent dans les cafés avoisinants. Las de tourner en rond, les sans parapluies se résignent à dépenser de l’argent. Et c’est dans les brasseries, qu’ils se retrouvent autour d’un Coca Cola au goût amer de la journée gâchée. Vous pensez à votre parapluie, seul et sec. C’est dommage.
Finalement, vous prenez la situation en mains. Rien de plus facile, puisque des vendeurs de pépins à la sauvette apparaissent à chaque coin de rue. Sortis de nulle part, ils sont soudain des dizaines qui proposent leur aide aux citoyens en danger. Ni une ni deux, vous achetez un parapluie certes moche, certes cher, mais ô combien nécessaire. Vous êtes content.
Ravi de votre acquisition, vous rentrez à la maison en écoutant la pluie qui tombe au-dessus de votre tête. Sur le chemin du retour, vous faites évidemment la promesse d’anticiper davantage la prochaine fois… Comme les cinq dernières. Et, nonchalamment, vous rangez votre parapluie flambant neuf auprès des cinq derniers.