Infidèles vaut mieux que deux tu l’auras (quoique)

Lorsqu’il a fallu expliquer le succès d’Intouchables, on a dit que c’était un film de crise. Il faut dire que pour montrer des noirs, des pauvres et des handicapés dans un seul et même film qui n’est pas une pub pour une organisation humanitaire, il faut aimer la société.

Mais si vous voulez savoir ce qu’est vraiment un film de crise, c’est du côté d’Infidèles qu’il faut regarder. Les candidats à la présidentielle devraient s’y pencher un peu, au lieu de prendre le train pour faire peuple. Ca, c’est un film qui se met vraiment à la place des victimes de la crise.

Parce que voilà, Infidèles est tristement, incontestablement, prodigieusement pauvre. Aussi vide qu’un compte en banque en commission de surendettement.

Infidèles est aussi simple qu’une visite de candidat à la présidentielle au Salon de l’Agriculture : on fourre ses chaussures italiennes dans le purin et on répète encore et encore une seule idée, au cas où ça ne serait pas clair.

Mieux qu’un programme électoral socialiste, Infidèles est le premier film qui vous fait faire des économies : pas besoin de payer pour le voir, il suffit de passer devant l’affiche et vous avez tout compris.

Vraiment tout. Infidèles, c’est l’histoire de deux mecs qui sont infidèles. Mais ils ont des états d’âme parce que c’est pas toujours facile. Voilà.

Alors comme l’idée est un peu limitée (oh, si peu) on ne peut pas trop en faire un vrai film sinon on va s’emmerder. Donc, on en fait plusieurs sketches. Qui disent tous la même chose, mais différemment. Mais pareil. Résultat, pour aller vite le film fonctionne sur des clichés, et lorsqu’un sketch pourrait dire quelque chose de bien, c’est déjà fini.

Infidèles, c’est surtout le délire narcissique de deux acteurs qui ont un peu envie de se faire plaisir, beaucoup envie de montrer l’étendue de leur talent, et qui se fond un gros cadeau à 9euros l’entrée.

Alors, rien à sauver dans Infidèles ? On l’éjecte de l’Union Européenne et on n’en parle plus ? Parce que nous aussi on sait être charitables, il faut lui reconnaître deux, allez peut-être trois jolis moments de vérité, où les situations sont plutôt drôles ou touchantes. Et sur les trois, il y a une sodomie. C’est dire.

Un commentaire

  1. « il faut lui reconnaître deux, allez peut-être trois jolis moments de vérité[…]. Et sur les trois, il y a une sodomie. »

    Après vous avoir lu, je me dis seulement que « Ah bon ?!?? C’est un film interactif ? »…

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