J’aurais adoré être catholique. Pas seulement pour la magie de Noël, le sapin, les cadeaux et les décorations. Pas non plus parce que je suis tentée de manger du porc. Quoique, à chaque fois que je suis à la Boqueria, à Barcelone, et que je vois les gambas grosses comme un avant bras, j’ai bien envie de croire que God is NOT watching et que je peux me gaver de ce succulent crustacé goutu.
Non, j’aurais aimé me confesser. Déjà la formule claque : aller à confesse. Comme si t’allais dans une pure ville, genre Miami, pour vivre la vida loca, boire des mètres de shots de téquila et lapdancer sur un métis d’1m80 sur Hot In Herre, de Nelly.
Pourtant, j’en aurais des trucs à confesser (que je ne listerais pas ici, faut pas charrier) mais je doute que le poids de ma culpabilité soit soulagé par 2 « Je vous salue Marie » et 1 « Votre père-chais-pas-quoi ».
Par chance, pour me confesser, j’ai un blog et votre serviteur (servitrice ? servante ? soubrette ?) ne se censure que rarement.
Hier, je me suis rendue compte de la sombre et triste réalité qui plombe ma vie sexuelle depuis des années : autant j’ai appris l’Amazone, envers et contre tous (voir ici), autant, j’ai 30 ans et je ne sais toujours pas comment mettre une capote.
Sur la notice d’une boîte de préservatifs, on peut lire ceci :
1- Ouvrir l’emballage à la main (ne pas utiliser d’objets tranchants: ciseaux, couteaux…). Attention à ne pas abîmer le latex avec les ongles.
2- Appliquer le préservatif sur le gland découvert en pinçant le réservoir au bout du préservatif pour en chasser l’air.
3- Dérouler le préservatif jusqu’à la base du sexe en érection. N’utiliser que des lubrifiants à base d’eau (pas de matières grasses).
4 – Dès la fin du rapport (éjaculation) et avant la fin de l’érection, se retirer en maintenant le préservatif à sa base.
5- Jeter le préservatif usagé à la poubelle après l’avoir noué. Ne jamais réutiliser le préservatif. Pour chaque rapport, en utiliser un nouveau.
Veiller à stocker le préservatif dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière directe du soleil et de l’ozone.
Finalement, pour la capote comme pour l’Amazone, j’ai toujours esquivé l’action. Entendons nous bien, c’est pas que je n’en mets pas, au contraire, c’est qu’à un moment, dans ma vie sexuelle, j’ai auto-proclamé que c’était la responsabilité du mec.
Par acquis de conscience et par responsabilité, j’en ai toujours sur moi. Femme des années 2000, t’as vu.
Mais j’me dis que si nous on prend la pilule scrupuleusement tous les soirs à heure pile, les mecs peuvent bien s’enfiler leur plastic seul, non ?
Non, je me mens à moi-même. J’ai juste une peur panique de le faire. Et de faire mal à mon mec. Excusez moi, mais c’est pas simple ce truc, en vrai. Déjà la texture lubrifiée, qui glisse entre les doigts comme un poisson rouge, ça me met mal à l’aise.
Ca me rappelle Minute, feu mon poisson rouge, qui s’agitait entre dans mes mains quand je le sortais de son aquarium pour lui donner du Valium. Ne me jugez pas, Minute était en dépression depuis la mort de Cocotte (vous l’avez ?) son acolyte de toujours. Enfin de 8 jours, rapport à l’espérance de vie des poissons.
J’disais quoi ? Les capotes, oui. Pour peu qu’on s’habitue à la texture, donc, j’ai jamais su le sens du déroulage et comme je sais pas trop trop si c’est grave de mettre une capote dans le mauvais sens, je préfère m’abstenir. J’ose à peine parler du coup de tenir le réservoir et dérouler le préservatif EN MEME TEMPS, comme si j’avais pas autre chose à foutre que de gérer la coordination de mes mouvements digitaux. En plus de faire la belle gosse devant l’Homme, I mean.
Par dessus le marché, et si je ne me suis pas encore couverte de ridicule, j’ai toujours la frousse de la péter avec mes griffes rouges. Admettons que j’ai scrupuleusement réunis mes neurones pour réussir toutes les étapes précédentes, c’est pas pour me niquer un ongle, hein. Le mec qui a écrit le mode d’emploi te dit, sans pression aucune, que si t’as le malheur de mal te limer l’index, dans 9 mois, t’as une épisiotomie.
Ma copine Bella m’a conseillé de le mettre avec la bouche « c’est plus simple et plus érotique pour le mec ». Vous avez déjà goûté un préservatif ? Non ? Bah, ça a un goût de plastique. Quelle stupéfaction ! Par exemple, ça a la même saveur qu’un chewing-gum à 21h, que vous avez avalé à 7h45. Par exemple, c’est aussi agréable qu’être en phase de protéines pures du régime Dukan pendant 1 mois. Par exemple, c’est comme mâchouiller le bouchon de son stylo Bic pendant 1 an. Bref, c’est las-deg. Alors le potentiel érotique de l’action, j’m’en bats.
Bon, maintenant, c’est quoi un « endroit frais et sec, à l’abri de la lumière directe du soleil et de l’ozone » ? Le seul endroit chez moi qui ressemble à ça, c’est le placard où je stocke les biscottes, dans ma cuisine. Et autant dire que j’aimerais pas me tromper, un matin et foutre du beurre sur mes capotes (cf. la consigne #3 qui interdit les matières grasses).
On est d’accord ? Je reste en charge de Jasminelle et le mec fait le reste ?
Capoter son mec juste avec la bouche, je soupçonne trés fortement le truc d’être une légende urbaine… Tu pinces le réservoir avec les dents et tu déroules avec la langue…? Mmm ça me parait un peu accrobatique hein.
Sinon,
« je sais pas trop trop si c’est grave de mettre une capote dans le mauvais sens » te demandes-tu.
C’est pas grave ou pas, c’est juste impossible. Si la capote est à l’envers, elle ne se déroule pas.
Moi aussi je crois que c’est une urban legend. Ou bien ma bouche n’est pas celle de Bella. Je sais pas.
Merci, par ailleurs, pour tes précieux conseils, dès que je me sens prête, j’me lance.
Bon, les filles. Je vais vous apprendre un truc qui va vous épater. Le truc de « pincer le réservoir », ça sert à rien (à moins que vous ne vous soyez amusée à souffler dans la capote avant, il n’y a pas d’air dans une capote qu’on vient de sortir de son emballage (en le déchirant avec les dents c’est mieux, SI c’est faisable, et le mec trouvera ça trop félinement sexy).
Si on oublie cette étape parfaitement inutile de « pincement de réservoir », il n’y a rien de plus simple que de mettre une capote. Faut pas se prendre la tête, tu la mets, tu déroules (en regardant le mec dans les yeux, ça fait genre), si elle est à l’envers, tu retournes et tu recommences… et hop, en avant les joyeusetés (ou pas).
Ah non L, je ne suis pas d’accord avec toi.
A partir du moment où la capote est hors de son emballage, elle se remplit forcément d’un peu d’air et si tu pinces pas MINUTIEUSEMENT le réservoir, c’est le bordel.
Alors voilà ce qui se passe quand tu pinces pas le réservoir, car oui on peut mettre une capote sans pincer le réservoir: Quand tu jouis, c’est comme si t’essayais de gonfler une chambre à air avec la bite et forcément ça t’explose les couilles. Version larme à l’oeil.
Merci donc de veiller à bien pincer le réservoir afin de laisser la place pour le liquide…
L’image est parlante, merci Molser. Je ferais bien attention, si un jour, je me lance.
Un avis de mec, ça n’a pas de prix.
Coeur avec le réservoir.
AH enfin un mec couillu qui vient témoigner et qui plus est, me donne raison. Cimer mec.
Chouette article, mais pour le fait de poser la capote, et si on n’arrive pas à la derouler la retourner je dis STOP!
Tu protèges plus rien, autant virer la capote à ce prix là : le but d’une capote c’est d’isoler le complexe bite/foufoune, pas de faire copain copain par le biais de ton ami maurice la capote qui servira de messager au mouillé du monsieur 😉
J’me suis bien fait compris?
Oui m’sieur, j’ai tout compris m’sieur.
Je continue la formule qui marche : l’absti… Non, j’ai rien dit.