Frankreichstein

Par @RominNichel

Timoré. Voilà un terme qui me sied bien lorsqu’on évoque mon attitude avec les filles. Je ne vais pas me leurrer, sans être hideux je ne jouis pas d’un physique avantageux, et on ne peut  pas dire que je comble cette lacune par mes talents d’orateur. J’avais donc vraiment du mal à chopper des filles, que ce soit en soirée, en boîte, à la laverie…et même sur des sites de rencontres où un avatar subtilement arrangé nous ouvre généralement  la voie vers le plus pathétique des dévergondages. Peine perdue…

J’ai donc décidé avec l’aide de mes costauds – mes amis –  de m’expatrier à Berlin pour le Nouvel An. J’avais au moins un atout à l’étranger : j’étais Parisien de France, et cela représentait à coup sur mon passeport pour copiner avec les « frolich ». En plus, si les Allemandes étaient capables d’apprécier des mangeurs de saucisses ruisselant de bière, j’avais toutes mes chances. Je partais en terrain conquis.

Notre pied à terre se situait dans une rue remplie de bordels en tout genre, où les bonnets F des Gretchen côtoyaient des dealers souriants accoudés aux guinguettes sentant la friture, avec les tags en toile de fond. Tout cela sentait bon la liberté et l’amusement. Mais après quelques bières descendues avec bonheur, mon objectif restait le même, batifoler avec les Frolich.

Arrivés en boîte, j’avais tout de suite compris que ce soir serait ma soirée. La soirée où j’allais enfin convoler et ce de n’importe qu’elle manière. Il y avait des pupuces dans tous les coins et de tous les styles. De la blonde aguicheuse à la brune aguicheuse, je me régalais derrière mon verre de Vodka Red Bull encore moins cher que gratuit. Mais trêve de bavardage, il fallait passer à l’acte et c’est exactement ce que je fis. Mon arrivée sur la piste faisait passer James Dean pour un tocard, grâce à un sexy moove légendaire, spécialement inventé pour l’occasion.

J’avais repéré ma cible depuis un bon moment ; une brune élancée, à peine maquillée mais belle comme le jour, qui dansait lascivement entre deux mecs bien lourds. Ni une ni deux, j’enfilais le costume de sauveur et je l’agrippai par la taille comme un Charles Bronson avec les filles du cabaret. Chez moi on ne demande ni prénom, ni ce qu’elle veut boire. C’est direct et sans fioritures.

Pour ce qui suit, je vous laisse imaginer un Patrick Swayze de gala : élégant, coordonnée, animal et torride. La belle ne savait plus où elle habitait et je voyais du coin de l’œil mes costauds me pousser à porter l’estocade. Cette fois-ci je n’avais plus besoin d’eux, j’avais retrouvé trouvé la confiance, ce qui m’encourageait à y mettre la langue, le rêve…

On peut tout dire sur les Berlinoises, mais pas qu’elles sont impolies. Alors qu’une française m’aurait fait un remake d’Adjani et Ventura dans La Gifle, cette brune farouche m’a recadré avec un doux bisou sur la joue, avant de prendre la fuite.

Croyez-le ou non, je n’ai pas perdu espoir après ça. Je suis retourné au bar, et à peine deux minutes plus tard, j’avais au bras une blonde « fraîche » comme les jeunes aiment le dire. Elle s’appelait Beck’s et m’avait l’air fidèle et sans histoires. Sauf que celle-là, elle coûtait 3 euros et que tout le monde pouvait se la taper, et ça, ça m’a rendu malade tout le reste du séjour …

10 commentaires

  1. Oh les mecs, ce que vous pouvez vous compliquer la vie ! Un peu de ghb et tu auras toutes les femmes que tu veux ! Bon c’est plus de 3€ soit, mais tu as oublié de compter le prix du voyage pour Berlin, et oui au final on s’y retrouve ! (je plaisante, bien sûr)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*